Avant le concours final, nous avons parlé avec Emmanuel Dabo de l’équipe Wikimedia / capacité juridique pour en savoir plus sur les idées et motivations de l’équipe !

Pourquoi avez-vous décidé de participer à ce concours ? Quelle était votre motivation ?

Engagés pour la plupart dans le projet Wiki Loves Women, un projet qui vise à accélérer la visibilité et les conditions des femmes en ligne, nous avons vu dans le concours TechMousso, un prolongement de Wiki Loves Women. De plus, nous avons été choqués par le nombre de cas de grossesse en milieu scolaire (environ 6.000) et de violences faites aux femmes. Associé à cela, il y a les cas de succession où les belles familles s’approprient tous les biens d’un défunt laissant le veuve avec ses enfants dans la misère. Nombre de femmes endurent des difficultés et semble n’avoir aucun recours parce que tout simplement, elles méconnaissent leurs droits. Tels sont les raisons qui nous ont motivé à participer au concours TechMousso.

Il y a 5 thèmes dans ce concours : activité économique, santé, capacité juridique et politique, capitaux humains et éducation. Vous vous concentrer sur lequel ? Et pourquoi?

Nous avons choisi de nous concentrer sur le thème : capacité juridique et politique. La raison est que nous estimons qu’en renforçant les capacités juridiques et politiques des femmes, en les aidant à connaitre leurs droits et les moyens de recours en cas de violation de ceux-ci, les femmes pourront mieux lutter contre certains maux qu’elles endurent et faire agir les politiques en leur faveur.

Expliquez-nous un peu la solution que vous proposez et comment vous êtes arrivé(e)s à cette idée ?

Notre solution consiste à: – Traduire en audio et en langues locales à commencer par le Dioula, le Bété et le Baoulé avec une version en français, de certaines questions juridiques liées à la femme. – les thématiques choisies concernent les violences basées sur le genre, le mariage forcé, l’excision, la scolarisation de la jeune fille, le harcèlement sexuel… Nous sommes arrivés à cette idée suite à des recherches sur les expériences menées dans divers pays poursuivies de séances de brainstorming.

Comment était l’expérience du concours, c’est à dire, est-ce que c’était plus difficile que ce que vous avez imaginé ? Quels étaient les défis ? Quels étaient les moments les plus intéressants ? Quelle était la chose la plus surprenant pour vous ?

Les premiers défis ont été liés à la proposition d’une solution qui se veut innovante et efficiente. Par la suite, il s’est agit de présenter la solution et de la défendre. Faire un pitch devant des membres du jury tous experts de leurs différents domaines n’a pas été aisé. Le moment le plus intéressant, fut l’annonce de la qualification en 1/2 finale. La gentillesse et l’amabilité de tout le staff de TechMousso ont constitué la surprise. On ne s’attendait pas à une équipe qui serait prompt à nous écouter et nous guider: Merci.

Qui sont les membres de votre équipe et comment sont les dynamiques du groupe, vu les différentes personnalités et forces de chacun de l’équipe ?

Notre équipe est composée des personnes suivantes:

• Emmanuel Dabo: Doctorant en communication. Il s’interroge sur les problématiques des TIC en rapport avec la société. Emmanuel est aussi assistant du chef du projet Wiki Loves Women. Bosseur, il motive toute l’équipe à s’investir davantage dans le concours Techmousso en fournissant des livrables dans le temps.
•  Ange Dominique Dékayé: Journaliste de formation et rédactrice web. Son engagement au sein du projet Wiki Loves Women fait montre de son désir à défendre la cause des femmes et à œuvrer pour la visibilité de leurs qualités. Dominique a présenté avec brio, notre solution aux membres du jury.
• Williams Dabo: Développeur et web-designer de formation. Williams est quelqu’un de serein qui, semble ne pas voir la pression des dates mais finit toujours par surprendre en produisant des livrables au-delà des attentes.

Est-ce que vous avez appris quelque chose de nouveau par rapport à la condition de femmes en Côte d’Ivoire et comment les données de genre l’affectent ?

Oui nous avons appris quelque chose de nouveau sur les conditions des femmes par le biais des statistiques à nous fournis par le comité d’organisation et, de par nos recherches. Ces données peuvent affecter en bien les conditions des femmes en Côte d’Ivoire, si les solutions proposées dans TechMousso y tiennent compte et que ces solutions, soient vulgarisées.

Et finalement, comment envisagez-vous la condition de femmes et filles en Côte d’Ivoire en 2036 ? Comment est-ce que ça va évoluer et changer ?

En 2036, nous voyons moins de femmes se lamenter et s’apitoyer sur leur sort. Mais plutôt, des femmes qui savent ce qu’elles veulent et doivent faire quand leurs droits sont violés. Ce, pour le bien de leur famille et de la société. Cela va évoluer grâce à une prise de conscience et un renforcement des capacités juridique et politique des femmes.