Avant le concours final, nous avons parlé avec Jean-Marie Vianet Yélé, chef de l’équipe Groupe Cerco pour en savoir plus sur les idées et motivations de l’équipe !
Pourquoi avez-vous décider de participer à ce concours ? Quelle était votre motivation ?
Nous voulons tous faire avancer les choses, trouver le moyens de nous rendre utile. Ce concours est une opportunité que nous avons d’apporter notre savoir faire pour améliorer les conditions de vie des femmes.
Il y a 5 thèmes dans ce concours : activité économique, santé, capacité juridique et politique, capitaux humains et éducation. Vous vous concentrer sur lequel ? Et pourquoi ?
Nous avons souhaité travailler sur la santé des femmes, précisément sur les violences et autres types d’agressions basées sur le genre, car ces femmes méritent l’opportunité de s’exprimer et dénoncer ces abus.
Expliquez-nous un peu la solution que vous proposez et comment vous êtes arrivé(e)s à cette idée ?
Le harcèlement est un sujet d’actualité. Nous avons donc voulu mettre en place une plate-forme pour permettre aux personnes qui sont victimes d’abus de s’exprimer anonymement afin d’avoir l’appui des experts, mais également à la population de participer à la dénonciation de ces cas par le biais des TIC.
Dans la pratique, nous avons prévu que chaque nouveau inscrit sera un tuteur avec qui il pourra partager son expérience. Les tuteurs en questions sont des psychologues bénévoles. Les attributions se feront par géolocalisation permettant ainsi de définir sur une carte les zones les plus touchées en termes de type d’abus et autres variables afin d’organiser si possible des campagnes de sensibilisations ou autres activités permettant de diminuer le fléau. Les individus peuvent également suivre les actualités des icônes, personnes et mouvements allant contre les violences portées aux femmes.
Comment était l’expérience du concours, c’est à dire, est-ce que c’était plus difficile que ce que vous avez imaginer ? Quels étaient les défis ? Quels était les moments les plus intéressants ? Quelle était la chose la plus surprenant pour vous ?
Nous n’avons pas la même notion de concours que les autres. Pour nous un concours est un moment de rencontre, de partage et de convivialité. Ce serait donc difficile pour nous de dire que le concours était donc difficile ou pas. Néanmoins nous avons eu quelques petits ratés surtout pour la présentation des projets au jury, ou encore l’attente de 2 heures à cause de l’espace exigu de la salle prévu à cet effet et l’infériorité numérique des sièges. Pour le reste, c’était génial. Nous avons rencontre des talents, fait la connaissance des experts dans différents domaine et le plus surprenant c’était la générosité de Nnenna et sa simplicité.
Qui sont les membres de votre équipe et comment sont les dynamiques du groupe, vu les différentes personnalités et forces de chacun de l’équipe ?
En plus de moi, mon équipe compte parmi ses membres MONTCHO Auguste et COULIBALY Hassan. Auguste est designer de formation donc s’occupe de tout ce qui est visuel, Hassan est développeur web comme moi mais pour ce projet il est en charge du code et moi je fourni tout ce qui est comme ressource pour le fonctionnement de la plateforme (serveur, plateforme de développement et de sauvegarde, etc). La force de notre équipe est que chacun veut le meilleur et nous n’avons pas à souffrir d’une hiérarchie. En somme, nous définissons les tâches, les répartissons et chacun joue sa partition. Nous nous donnons chaque soir une heure de compte rendu.
Est-ce que vous avez appris quelque chose de nouveau par rapport à la condition de femmes en Côte d’Ivoire et comment les données de genre l’affectent ?
Nous avons eu des formations sur plusieurs sujets concernant le genre et nous nous sommes rendus compte que dans certaines régions les femmes n’ont toujours pas la parole. C’était une nouvelle pour beaucoup d’entre nous vu que nous sommes grandis à la capitale. Nous avons consulté des statistiques sur les violences conjugales et avons appris que des hommes battaient leur femme juste parce qu’elle avait mal cuisiné le repas de famille. Nous avons eu des informations que nous ignorions et cela a suscité en nous plus de zèle pour le travail que nous accomplissons afin que la femme puisse avoir plus de dignité et une voix.
Et finalement, comment envisagez-vous la condition de femmes et filles en Cote d’Ivoire en 2036 ? Comment est-ce que ça va évoluer et changer ?
Nous pensons que la mise en place d’une plate-forme comme la nôtre permettra déjà aux femmes de s’exprimer en toute sécurité et nous permettra d’avoir des informations inédites sur leur quotidien. Avec les données que nous allons recueillir, nous allons aider les organismes à mieux cibler leur campagne et faire bouger les choses. Énormément de jeunes filles arrêtent leur étude à cause des abus de leurs professeurs. Énormément de femmes de talent restent dans l’ombre. Les choses changent et d’ici 2036 nous serons fier d’avoir participer à faire bouger les choses.